CECOS - Préservation de la fertilité

Préservation de la fertilité masculine

L'autoconservation de sperme est une technique de cryoconservation utilisée depuis plusieurs décennies et désormais robuste. Les spermatozoïdes humains peuvent être congelés et garder leur capacité fécondante pendant de nombreuses années.

 

Contexte de la préservation masculine

 

La préservation de la fertilité s'entend dès qu'une pathologie, un traitement ou même l'âge viennent menacer la fertilité. En fonction de l'âge du patient et de l'indication, différents protocoles sont réalisables.

 

Autoconservation dans le cadre médical

Tous les patients devant recourir à une chimio ou une radiothérapie risquant de porter atteinte à leur fertilité doivent se voir proposer une autoconservation de sperme dans un laboratoire agréé.

 

Les patients qui vont subir une intervention chirurgicale sur les voies urinaires, la prostate ou la vessie peuvent également bénéficier d'une autoconservation.

 

La conservation doit être réalisée en urgence avant l'introduction de la chimiothérapie. Une fois le traitement démarré, il ne sera plus possible de conserver les gamètes qui auront été au contact de ces traitements qui peuvent altérer l'intégrité de l'ADN des spermatozoïdes.

Lors de la chimiothérapie, le port d'une contraception mécanique (préservatif) est conseillé pour éviter d'exposer son partenaire à de la chimiothérapie via le sperme.

Une grossesse spontanée est déconseillée dans les 24 mois qui suivent l'arrêt de la chimiothérapie du fait de l'altération potentielle des spermatozoïdes qui reviennent après le traitement. L'utilisation des spermatozoïdes congelés en amont du traitement est conseillée. Si toutefois une grossesse survenait, il n'y aurait pas pour autant de motif de l'interrompre.

 

Il est possible de réaliser un nouveau bilan de sperme à distance du traitement (au moins 2 ans) pour réévaluer la fertilité. Si le sperme est de bonne qualité, on pourra alors envisager de détruire les paillettes à la demande du patient.

 

Autoconservation dans le cadre de l'AMP

Dans le cadre des techniques d'AMP, nous pouvons être amenés à proposer une autoconservation de sperme dans les situations suivantes :

  • Altération sévère du sperme, prélèvement chirurgicaux en cas d'azoospermie.
  • Patient présentant des difficultés de prélèvement, bilans de sperme fluctuants, patient indisponible lors des actes d'AMP chez sa conjointe (ex: absence professionnelle justifiée)...

 

Autoconservation dans le cadre sociétal

Depuis le 02/08/2021, il est possible de demander la congélation de ses spermatozoïdes sans motif médical entre 29 et 44 ans du fait d'une altération génétique des spermatozoïdes à partir de 45 ans.

Avant vasectomie, c'est-à-dire une chirurgie contraceptive, l'autoconservation doit obligatoirement être proposée mais n'est pas obligatoire.

 

 

Modalités de conservation

La préservation est réalisable sur RDV, du lundi au vendredi, après entretien systématique avec un biologiste. Elle nécessite des sérologies (VHB, VHC, VIH, syphilis) de moins de 3 mois.

Un consentement écrit sera signé et conservé. Nous ferons des photocopies des papiers d'identités.

Différentes techniques sont possibles :

 

Congélation de spermatozoïdes éjaculés

Le prélèvement s'effectue au laboratoire. Il s'effectue dans une pièce spécifique, par masturbation. Il est recommandé un délai d'abstinence sexuelle de 2 à 5 jours quand cela est possible. Afin de garantir une conservation de qualité, deux à trois prélèvements seront nécessaires et jusqu'à 4 peuvent être pris en charge. Le patient peut venir avec ses propres supports vidéos ou sa conjointe si cela peut faciliter le prélèvement.

 

 

Congélation de spermatozoïdes chirurgicaux

Dans le cadre des azoospermies, un prélèvement de spermatozoïdes par voir chirurgicale est possible. Selon le motif, il peut être testiculaire (azoospermie sécrétoire ou non-obstructive) ou épididymaire (azoospermie excrétoire ou obstructive). Le recueil a lieu au bloc opératoire. il est réalisé par un urologue spécialisé en présence d'un biologiste. Le prélèvement est positif dans environ 40% des cas (cause sécrétoire) et 80%-100% des cas (cause excrétoire). Les spermatozoïdes sont ensuite transférés au laboratoire pour analyse.

 

Congélation de pulpe testiculaire

Pour les patients prépubères, il est possible de congeler des bouts de testicules autrement appelés "pulpe testiculaire". Le prélèvement s'effectue également au bloc opératoire sous anesthésie générale, le plus souvent couplé à un autre acte. L'utilisation de ces prélèvements n'est pas encore possible. Des recherches sont en cours pour obtenir des spermatozoïdes à partir de ces tissus ou de réintroduire les cellules souches dans les testicules.

 

 

La congélation

Les prélèvements recueillis sont mélangés avec un milieu cryoconservateur dans des paillettes ou tubes de haute-sécurité. Ces échantillons sont ensuite congelés dans des vapeurs d'azote à -196°C. Ils sont alors transférées dans des containers d'azote liquide jusqu'à leur utilisation.

 

 

La conservation

Les spermatozoïdes ou tissus congelés se conservent plusieurs années dans l'azote liquide. Le prélèvement appartenant au patient, celui-ci recevra un courrier annuel pour savoir s'il désire poursuivre ou non la conservation de ses paillettes. Les frais de conservation (40€/ans) sont couverts par la sécurité sociale en cas de cause médicale mais sont à la charge du patient dans les contexte d'AMP ou sociétaux.

 

L'expérience d'un patient.

Fabien, 32 ans est atteint de mucoviscidose et a bénéficié d'une biopsie chirurgicale dans le cadre d'un projet de grossesse. Dans le cadre d'un partenariat avec le centre de Roscoff (fondation Ildys), il a bien voulu témoigner de son expérience.